DESSINE-MOI UNE HISTOIRE

Publié le 25 / 03 / 2019

Les contes de fées et autres récits enchantés seraient-ils en passe de devenir un nouveau genre... publicitaire ? En ce moment, le storytelling - soit l'art de raconter des histoires - est partout sur la toile et sur toutes les lèvres.



Chaque marque, chaque célébrité, chaque produit se doit de raconter son/ses histoire(s) de façon à créer le buzz. N’en déplaise aux jeunes publicitaires persuadés d’avoir renouvelé le discours publicitaire via ce fameux storytelling, les contes existent depuis la nuit des temps. Et ne sont pas exclusivement réservés aux enfants. 

Chronique d'un succès annoncé

Que ce soit pour Chanel, Uber, Amnesty International ou encore Nestlé, le petit chaperon rouge n’a pas fini de faire hurler le loup… Derrière cette tendance ultra-tendance, il s’agit pour la marque, la célébrité, le produit en question de créer une relation de proximité et d’exclusivité avec ses followers, ses internautes et ses clients, tout en donnant davantage de sens, de visibilité et de crédibilité à son enseigne sur des marchés fortement concurrentiels.

Plutôt de droite, le storytelling ?

Contrairement à la plupart des connaissances qui s’acquièrent sur les bancs de l’école, le storytelling s’adresse à l’hémisphère droit du cerveau, soit le centre de notre QE qui, par opposition au QI, signifie « quotient émotionnel ». Emprunté à l’expression américaine « Emotional Intelligence », ce concept a été théorisé en 1990 par les psychologues Peter Salovey (US) et John D. Mayer (US). Si le storytelling fonctionne aussi bien auprès de tous les publics, c’est parce que cet hémisphère droit est précisément le siège des émotions, de l’imagination et de la créativité. 

Passez-moi la rhétorique SVP ! 

Si l’on se penche quelques instants sur les plus grandes sagas publicitaires des dernières décennies (Dupont, Marlboro, Omo, Coca-Cola, Louis Vuitton, Moleskine, Cartier https://www.youtube.com/watch?v=yaBNjTtCxd4 Roquefort, Oasis, Guerlain, Evian et tant d’autres), on constate qu’elles commencent toutes par « Il était une fois… », subtil mélange de vieille légende, de narration plus ou moins inventée, de mises en scène à partir de faits réels et avérés. En somme, une pratique marketing ancestrale qui a pour objectif d'émouvoir et de faire vibrer les cordes sensibles du consommateur https://www.studio-a5.fr/il-etait-une-fois-la-puissance-du-storytelling/ 

Mais savoir raconter des histoires reste avant tout un art. Et comme tout art qui se respecte, sa pratique exige un haut niveau de culture générale et obéit à certaines règles, notamment en matière d’écriture et de rhétorique, soit l’art et les manières d’énoncer joliment les idées. C’est peut-être là où le bât blesse, à savoir que n’est pas storyteller qui veut. Parce que les plus belles histoires sont celles qui ne s’oublient pas. À vos plumes !    


J'ai écrit cet article pour le Mook 3 de L'Agence Sans Nom Paris
http://lagencesansnom.com/