LIBRE DE DROIT, LE CONTENU SUR LA TOILE ?
Publié le 20 / 05 / 2019
À l'heure du tout digital, les droits d'auteur, la propriété intellectuelle et le fameux © de Mister Copyright seraient-ils devenus plus très "nets" ?
C’est l’histoire d’une bloggeuse. Elle s’appelle Sabrina. Ultra-connectée depuis quelques années, cette lycéenne de 16 ans surfe sur les écrans avec une agilité de danseuse pro. Surexposée sur les réseaux, elle a commencé un blog, "LesSonges2Sab", dans lequel elle parle mode, cosméto et musique. À raison de quatre posts par semaine, Sabrina publie des photos et vidéos (qu’elle emprunte allègrement sur le net), des textes (qui souvent ne sont pas d’elle), des pubs et illustrations (chopées à tout va sur la toile). Et pourtant, Sabrina n’a rien d’une hackeuse. Elle fait juste comme tout le monde. Dans cette énorme banque de données qu’est devenue la toile, elle se sert, elle copie, elle prend, elle jette, elle télécharge de la musique, des films, des vidéos qu’elle partage et propage à gogo, sans se préoccuper le moins du monde de savoir si elle a le droit de le faire. En somme, elle fait son marché sans se soucier de la personne à qui elle « emprunte » sans vergogne le travail. Ni débourser un seul centime.
Tu ne voleras pas ton prochain
Évidemment, Sabrina n’existe pas. Ou alors nous sommes tous des Sabrina, soit quelques dizaines de millions sur la planète à télécharger, plagier, copier, citer, diffuser en toute impunité des contenus divers et variés qui ne nous appartiennent pas. De quelque nature qu’elles soient, ces œuvres – puisque œuvres il y a – sont pourtant soumises à ce que l’on appelle la Propriété Intellectuelle, autrement dit les droits d’auteur. Derrière un livre, une photo, une sculpture, une chanson, un tableau, un site, une affiche… il y a en effet un auteur qui a eu une idée de génie (ou pas) et lui a donné forme. C’est lui et lui seul qui décide de l’utilisation, de l’exploitation et de la diffusion de son œuvre. Pas facile quand on sait que des tonnes et des tonnes de livres, photos, sites, vidéos, musiques, etc sont produites et divulguées tous les jours sur la toile...
Un droit exclusif et d’une durée limitée
Toutes ces créations ont beau être estampillées d’un joli sigle © signifiant Copyright (forme de propriété intellectuelle privée) ou de la mention "tous droits réservés", il n’en reste pas moins qu’elles sont souvent reprises, partagées et diffusées non seulement sans que le nom de leur auteur soit dûment mentionné (sic), mais aussi sans même que ce dernier ne soit informé de leur utilisation frauduleuse. La déferlante Internet semble ainsi avoir entraîné la multiplication des atteintes et infractions aux droits d’auteur. L’effet est pervers et les procédures parfaitement illégales. Tout le monde le sait, mais personne ne veut le voir. Il revient donc à chaque auteur de protéger autant que faire se peut son œuvre, en la déposant en bonne et due forme auprès d’une instance officielle (huissier de justice, notaire) et de traquer les éventuels contrevenants. À toutes fins utiles, l’article que vous êtes en train de lire n’est pas libre de droits... À bon entendeur, hello !
Article paru dans le Mook n° 3 de L'Agence Sans Nom